IA et création de contenus : Quand l’intelligence artificielle fait la Une des médias
propulsé par LINCC
Entretien croisé avec les médias Briefstory et RapMinerz
YEMA est une plateforme VOD consacrée aux cinémas venus du Maghreb-Orient. La plateforme a pour vocation de valoriser la création prolifique de cette région au sens large et de lui donner la possibilité d'être vue, écoutée, discutée, et cela à travers une diversité de voix et de regards.
Entretien avec Léa Taieb, cofondatrice de YEMA.
Quelle est la spécificité de YEMA par rapport aux autres plateformes de TVOD ?
YEMA est la première plateforme VOD qui rend accessibles les films venus des pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient.
Notre catalogue se compose de fictions, de documentaires, de films récents, de films de patrimoine, de pépites jamais sorties dans les salles françaises.
Notre deuxième spécificité repose sur l’hyper-éditorialisation.
Chaque mois, notre équipe met à l’honneur une thématique universelle et une sélection de films (issus de différentes nationalités) associée à cette thématique. Chaque mois, nous réalisons une interview vidéo d’une personnalité spécialiste de la thématique pour mieux comprendre les œuvres et leur contexte.
Quelles sont les valeurs de YEMA ?
Nous réunissons des cinémas qui méritent plus de visibilité, des cinéastes qui méritent notre attention. Notre programmation est guidée par les valeurs de la découverte, de l’éducation et du vivre ensemble.
Quel est votre business model ?
Nos prix varient entre 2,99 euros et 4,99 euros pour un film à la location pour 48h. Ces prix sont ceux pratiqués par la majorité des plateformes VOD. Comment calculons-nous ces prix ? Nos prix varient en fonction de plusieurs critères : la définition de l'image, le caractère exclusif d'une œuvre, la fraîcheur d'un film (en fonction de sa date de sortie).
Dans un second temps, nous espérons évoluer vers un modèle proche de l’abonnement (de la SVOD).
Quelle est la place des plateformes de niche hyper-spécialisées sur le marché du streaming aujourd’hui ? Est-elle amenée à évoluer ?
Depuis le confinement, la consommation des cinéphiles a été complètement bouleversée. Aujourd’hui, le 7ème art vit son heure de gloire non pas en salles mais sur les plateformes de streaming.
Pour autant, les plateformes généralistes comme Netflix ou Amazon peinent à orienter leurs utilisateurs dans leurs choix (puisque pris dans une bulle algorithmique). Dans ce contexte, de plus en plus de Français s’abonnent à plusieurs plateformes VOD pour se composer leur catalogue « idéal » et pouvoir visionner une diversité de créations et d’influences. En plus du multi-abonnement, de plus en plus de Français n’hésitent pas à consacrer un budget plus important au streaming.
YEMA, comme d’autres plateformes de niche, propose une programmation alternative, pour découvrir ce que l’on ne voit pas ailleurs, ce qui n’est pas visible ailleurs. YEMA sert à révéler des pépites, des films qui méritent une plus grande médiatisation, des films qui se retrouvent sur cet « espace » de diffusion.
La plateforme est pro-dialogue dans son ADN et propose différents formats pour prolonger l’univers des films, le public des plateformes de streaming est-il en recherche de plus d’interaction et d’engagement ?
Nous avons fait le choix de donner accès gratuitement à des contenus journalistiques pour aller plus loin dans la découverte, pour explorer la thématique (du mois) autrement. Aussi, pour susciter la curiosité et donner l’eau à la bouche, l’envie de visionner les films qui sont mis à l’honneur.
Aujourd’hui, notre public demande à être guidé dans son expérience sur YEMA. Il s’attend à ce qu’on l’accompagne dans son choix de film.
Aussi, avec la sur-démocratisation des réseaux sociaux, la demande d’interaction a « explosé ». Avec YEMA, on a cherché à répliquer certaines des fonctionnalités propres à Facebook ou Instagram pour que la plateforme soit un espace d’expression : après avoir visionné un contenu sur YEMA, un utilisateur peut donner son avis et engager un débat.
Notons que l’on prête beaucoup plus attention aux critiques d’autres cinéphiles qu’aux notes attribuées par des médias, par la presse.
YEMA affiche un positionnement marqué, celui d’une hyper-éditorialisation, comment expliquez-vous cette singularité ?
Nous nous établissons sur un marché hyperconcurrentiel et sur ce marché, nous proposons des cinémas qu’on ne connaît pas assez et qui, selon nous, devraient gagner en visibilité.
Pour faire émerger ces cinémas, il nous faut expliquer pourquoi ils méritent notre attention. Pourquoi le discours de ces cinéastes peut nous toucher, nous ébranler, nous donner à réfléchir. Donc, pour mettre en valeur les œuvres, pour les recontextualiser, pour qu’elles soient discutées, l’hyper-éditorialisation s’impose.
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