Creative Brains #1 Spécial Education
Creative Brains #1 Spécial Education. Jean-Michel Blanquer a annoncé officiellement le 14 février 2018 les contours de la réforme du baccalauréat, promise par Emmanuel Macron pendant sa campagne. Creative Brains, la veille des industries numériques culturelles et créatives, mesure ce mois-ci les pulsations d’une industrie culturelle fondamentale qui bouge. Education, cap vers 2021 !
Jean-Michel Blanquer a annoncé officiellement le 14 février 2018 les contours de la réforme du baccalauréat, promise par Emmanuel Macron pendant sa campagne. Avec la réduction du contrôle terminal à 4 épreuves, la suppression des filières S, L, ES, ou encore l’ajout d’une matière dédiée aux humanités numériques et scientifiques, c’est une petite révolution qui s’amorce dans le monde de l’éducation, et plus particulièrement de l’enseignement secondaire. Prévue pour une mise en application dans trois ans, la réforme englobe un certain nombre de grands questionnements qui traversent depuis des années les communautés et le secteur éducatifs : l’orientation professionnelle, les modalités d’évaluation, et enfin le numérique. Creative Brains mesure ce mois-ci les pulsations d’une industrie culturelle fondamentale qui bouge. Education, cap vers 2021 !
La réforme du bac : à retenir !
Un nouveau socle pour l’orientation
La suppression des séries du bac général va changer le cadre d’orientation des lycéens. Elles seront supprimées au profit de « spécialités » offrant des possibilités de choix plus variées et plus précises : arts, écologie-agronomie-territoires, histoire-géographie- géopolitique-sciences politiques, humanités-littérature-philosophie, langues- littératures étrangères, mathématiques, numérique-sciences informatiques, physique-chimie, sciences de la vie et de la Terre, sciences de l'ingénieur, sciences économiques et sociales. Une heure et demie par semaine dans le programme sera en outre consacrée à l'orientation.
Un cadre pour penser dans un monde numérique
Le tronc commun, composé de français, philosophie, histoire-géo, langues et sport, se verra augmenté d’une nouvelle matière : les humanités numériques et scientifiques. Une discipline qui, selon le Ministre de l’éducation "donnera à tous les lycéens les connaissances indispensables pour vivre et agir dans le XXIe siècle en approfondissant les compétences numériques de l’élève ainsi que sa compréhension des grandes transformations scientifiques et technologiques de notre temps (bioéthique, transition écologique, etc.)".
Mieux évaluer, mieux préparer
A l’ère où les notes chiffrées et le contrôle terminal sont remis en cause, comment évaluer les compétences et les connaissances de l’élève ? Quelles modalités pour le préparer au mieux à sa vie professionnelle et citoyenne post-bac ? L’une des propositions du Ministère est de réduire le nombre d’épreuves écrites et de valoriser l’oral à travers un « Grand Oral » destiné à donner de meilleures armes dans ce domaine aux jeunes Français. Enfin, une partie de l’évaluation reposera sur le contrôle continu, afin de valoriser la régularité du travail de l'élève : 10% de la note du bac seront apportés par les bulletins scolaires.
TrouveTaVoie, le MOOC de l’ESSEC qui rassure les lycéens.
Parmi les terrains d’innovation mis en exergue par la réforme du bac, l’orientation professionnelle occupe une place privilégiée. Les problèmes les plus relevés sont le manque d’information sur les métiers et formations et l’absence d’accompagnement des jeunes dans l’anticipation de leur avenir professionnel. Selon les Echos, une enquête sur l’orientation des étudiants réalisée par Opinionway pour Linkedin en 2015 montre que 67% des étudiants interrogés auraient aimé être mieux accompagnés pour choisir leur formation.
La nouvelle plateforme Parcoursup qui permet aux lycéens de formuler leurs vœux d’orientation recense plus de 13 000 formations post-bac. Difficile en effet de s’y retrouver… C’est pour répondre à ce problème que le site Trouvetavoie.net a été conçu par l’Essec Business School, en partenariat avec le magazine L’Etudiant et la plateforme Didask. Il s’agit d’un MOOC enrichi d’un véritable parcours destiné à aider le lycéen à trouver sa voie. Le site propose aux lycéens 3 modules composés de vidéos, textes et questions permettant de valider des compétences. L’objectif de ces modules est de proposer aux étudiants une alternative aux traditionnels rendez-vous d’orientation grâce à des contenus et une plateforme conçue comme un vrai parcours pour leur permettre de se poser les bonnes questions concernant le choix de leur orientation.
Le numérique, de l'école aux métiers
La préparation des jeunes au monde numérique apparaît comme l’un des points inévitables de toute volonté de progrès dans le secteur de l’éducation. C’est l’ambition qui se joue dans l’introduction d’une nouvelle matière « humanités numériques et scientifiques » au lycée. Mais pour certains, la proposition reste encore trop légère. La députée d’Eure-et-Loir Laure de La Raudière milite pour l’enseignement de la culture numérique et sa mise en pratique bien avant le lycée. Numerama rappelle que la parlementaire avait défendu l’idée, en 2014, d’une initiation à la programmation dès le plus jeune âge. Car au-delà d’une compréhension du monde numérique, c’est aussi en termes de compétences techniques qu’il faut penser le rapport des jeunes à cet écosystème. Les entreprises ont de plus en plus besoin de compétences numériques : développeurs web mobiles, spécialistes en IoT ou en cybersécurité, référents numériques pour PME… Des écoles comme Simplon, 42 et dernièrement Pop School qui a fait l’objet d’un sujet dans Le Monde Education ont été créées pour former à ces métiers, ouvrant leurs formations aux jeunes issus de tous horizons, sans diplômes en particulier. C’est dire les opportunités et perspectives d’avenir qu’offre le numérique en termes d’emploi, même pour les décrocheurs scolaires ou les professionnels en changement de voie. Comment appréhender cela dans le circuit traditionnel ?
Les sciences cognitives au renfort ?
Les sciences cognitives étudient les processus mentaux et les mécanismes neurophysiologiques qui nous permettent de construire nos connaissances. Selon Valérie Claude-Gaudillat, Directrice de l'Innovation et Professeur de Stratégie à Audencia Business School, il est indispensable d’en imprégner davantage le secteur de l’éducation, particulièrement la formation supérieure, sur le plan de la recherche mais aussi des pratiques d’enseignement et d’apprentissage. Dans sa tribune sur The Conversation, l’experte rappelle que pour mettre en place la réforme, le Ministre de l’Education nationale s’est adjoint d’un Comité scientifique présidé par Stanislas Dehaene, professeur de psychologie cognitive expérimentale au Collège de France. A l’ère de l’intelligence artificielle, de la classe inversée et des usages numériques, bien comprendre comment nous apprenons et créons de la connaissance semble être indispensable au bon renouvellement des pratiques pédagogiques. Les injecter dans la relation élève-enseignants est une préconisation intéressante qui pourrait donner lieu à de nombreuses innovations d’usage.
Code ton lycée à Eduspot
La Région Ile-de-France a lancé en 2017 « Code ton lycée », un concours à destination des lycées franciliens, en partenariat avec Simplon.co et Open Digital Education, éditeur du réseau social éducatif « Monlycée.net ». L’objectif de l’initiative était d’initier les lycéens au secteur numérique en proposant aux élèves de personnaliser leur réseau social éducatif (ENT) en imaginant eux-mêmes de nouvelles applications. Les participants des 28 lycées franciliens concernés viennent tout juste de publier sur leur réseau social éducatif « Monlycée.net » leurs propositions.
Comme l’annonce Industrie Mag, l’ensemble de la communauté éducative, élèves et professeurs des 270 lycées disposant de « Monlycée.net » ont pu voter pour leurs idées préférées entre le 12 et le 20 février. A l’issue du vote, les 5 meilleures idées d’application seront retenues et les 5 équipes lauréates seront invitées au Grand Hackathon qui aura lieu du 14 au 15 mars à Eduspot au Palais des congrès de Paris. Elles pourront initier le développement de leur application, accompagnées de mentors et de développeurs professionnels. Les gagnants verront leur application développée par Open Digital Education et Simplon pour la rentrée scolaire.