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L’Hôtel de Ville de Paris a accueilli mercredi 21 septembre 2022 pour sa 8e édition un événement incontournable annuel : le Hacking de l’Hôtel de Ville, organisé par Paris&Co.
Lors de cette journée se sont déroulés des rendez-vous d’affaires, des tables rondes, des sessions business et des démonstrations de solutions innovantes. C’est un moment fort de découvertes entre startups, grands groupes, experts, organismes d’appui, institutions et investisseurs. Dans le cadre des défis écologiques, économiques et sociaux, Paris&Co, agence d’innovation territoriale de Paris et de la métropole, s’engage dans la transformation durable de la cité.
L’objectif du Hacking est de trouver des solutions favorisant la résilience par la réflexion sur des grandes thématiques comme la société du bien-être, l’innovation à impact dans les villes ou les divertissements de demain.
Les acteurs de l'innovation se sont réunis autour d'une table ronde traitant des futurs du Divertissement, une session animée par Making Tomorrow et le pôle Divertissement de Paris&Co. Celui-ci est dirigé par Laurent Queige et rassemble cinq univers : les industries culturelles et créatives, l’esport, l’édition, l’événementiel et le tourisme. Il est doté également d’un observatoire pour questionner les innovations de demain et anticiper les besoins futurs.
Florence Bailbled, responsable des partenariats au Pôle Divertissement, explique leur collaboration avec le collectif Making Tomorrow pour des ateliers de design fiction. Le but était de mettre en place une démarche en équipe et de se questionner pour provoquer les futurs possibles à travers des exemples concrets. Un travail de prospection sur les imaginaires des médias du divertissement a été créé ainsi qu’un podcast pour présenter les expériences de demain dans ce secteur.
Dans le cadre de ce débat, trois intervenants étaient à nos côtés. Cédric Carles, designer et chercheur ; Fabrice Epelboin, enseignant à Sciences Po, entrepreneur et spécialiste des médias sociaux et du web social ; Alexandre Michelin, entrepreneur dans le numérique et fondateur du KIF Knowledge Immersif Forum sur le sujet des réalités immersives.
Grâce au croisement des savoirs de ces experts, nous avons tenté de faire émerger les solutions des divertissements du futur participant à une ville plus durable. Pour ce faire, nous avons pris à l’appui une grille d’analyse des futurs, à savoir les futurs plausibles susceptibles d’arriver, les futurs souhaitables avec un impact positif et les futurs actionnables engagés par les acteurs.
A partir de l’exemple de la transformation de l’énergie dans les salles de sport, comment le divertissement peut-il contribuer à un objectif de sobriété pour répondre à un futur plausible ?
Cédric Carles évoque les problèmes de panne d’électricité des infrastructures. Selon lui, il est très intéressant d’ « avoir des lieux de résilience énergétique en ville dans un futur proche. » Fabrice Epelboin complète le propos : ce dernier voit un avenir où la sobriété énergétique et carbone est indispensable. Au sujet des heures creuses, Cédric Carles parle d’utiliser la flexibilité de l’intelligence collective à l’image d’applications telles qu’Ecowatt pour utiliser plus judicieusement les appareils électriques afin de consommer moins. Il explique également que des processus numériques sont analysés pour réduire l’impact énergétique comme des serveurs autonomes. Alexandre Michelin prend l’exemple d’une exposition immersive à New-York, l’homologue de l’Atelier des Lumières à Paris et vient appuyer le propos puisque celle-ci dépense moins de carbone que les expositions traditionnelles où il faut faire venir des tableaux par transport.
Ensuite, comment le divertissement peut-il participer à une meilleure protection des données personnelles ?
Fabrice Epelboin explique que le Divertissement peut proposer des expériences personnalisées à partir de la collecte des données personnelles, ce que fait déjà Facebook ou TikTok. Le problème est que cela devient politique et la plupart des gens n’en sont pas conscients, posant ainsi un risque important quant à la souveraineté sur les données. Il continue sur la création d’identités virtuelles, notamment sur Instagram où aujourd’hui les personnes projettent une identité fantasmée sur un avatar. En effet selon lui, les jeunes de la génération Z sont friands de plusieurs expériences identitaires en parallèle, là où historiquement les personnes ne disposaient que d’une identité numérique qui leur ressemblait fortement dans la vie réelle. Cela crée d’une part une différence avec leurs aînés et participe d’autre part grandement à la formation de leurs opinions.
A contrario, Olivier Wathelet, co-fondateur du collectif Making Tomorrow, pense que c’est une évolution positive puisqu’elle permet de jouer avec cette identité numérique, de créer des liens ou d’enrichir notre sociabilité. Cependant, Fabrice Epelboin émet un avis réticent vis-à-vis de cette multiplicité des identités numériques et également vis-à-vis du Web3. En effet théoriquement, la blockchain promet une décentralisation des bases de données et a fortiori des données concentrées en leur sein, challengeant ainsi la politique des GAFAM actuelle. Or, certains spécialistes du secteur s’aperçoivent que les technologies du Web3 et notamment les metavers, se retrouvent finalement entre les mains de quelques grands acteurs, ces derniers n’étant pas totalement décentralisés. Cela pose, entre autres, le même problème de propriété que pour le Web2 et la promesse du Web3 ne semble alors pour l’instant pas tenue.
Enfin, le divertissement peut-il développer de nouvelles sociabilités pour demain ?
Alexandre Michelin, ayant beaucoup travaillé sur les histoires immersives, explique que la réalité virtuelle propose une immersion plus forte grâce au ressenti d’émotions physiques. Des expériences permettent de voyager dans l’espace et le temps comme vivre une cérémonie funéraire du roi Khéops ou visiter Notre-Dame au Moyen-Age. Cédric Carles explique que le loisir apprenant et la recherche fonctionnent bien ensemble. Il donne l’exemple de l’installation d’un vélo DJ à une fête ou d’une web radio hébergée à l’énergie solaire. Alexandre Michelin conclut en émettant l’idée d’investir le territoire en expériences divertissantes (« Location Base Entertainment ») conçues sur l’implication des joueurs plongés dans des histoires immersives. Ces lieux permettraient d’interagir, de nouer des liens et de partager des idées, mais aussi de discuter et de créer des communautés dans un monde immersif, dématérialisé et divertissant rapprochant les personnes pourtant espacées géographiquement en un même endroit virtualisé.
L’équipe du pôle Divertissement de Paris&Co, le collectif Making Tomorrow et les intervenants de la table ronde sont heureux de vous avoir présenté quelques exemples des futurs du divertissement. Trois pistes de réflexion sont imaginables désormais : un divertissement plus sobre, plus engagé dans la protection des données et/ou garantissant des liens sociaux plus forts. Des problématiques dont nous reparlerons très prochainement lors d’un événement festif sur les perspectives des divertissements de demain : soyez au rendez-vous !
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